AFRIQUE- CARAÏBES DES REPAS AUX GOÛTS DE VOYAGES

     Chaque pays africain et caribéen a ses particularismes en termes d’art culinaire. Qu’on soit Camerounais, Gabonais, Ivoirien, Sénégalais ou Guadeloupéen, Haïtien, Martiniquais, par exemple, l’on peut se targuer de pouvoir se nourrir en faisant saliver le monde entier. L’Afrique et les Caraïbes, malgré les spécificités culinaires de chacun des pays de ces deux régions, ont en commun d’avoir des repas emblématiques qui en font des terres de rêve. Le premier salon virtuel des Produits et Services inspirés de l’Afrique et l’Outre-mer (PSAO) permettra à ceux qui auront le mérite d’être retenus pour promouvoir leurs richesses touristiques, de présenter les mets de leurs différents pays dont les goûts exquis pourraient suffire pour attirer le maximum de touristes partis du bout du monde.

     Dans l’un de ses nombreux titres à succès, l’immortel auteur-compositeur et interprète camerounais, Eboa Lotin, valorise les richesses culinaires authentiques qui tiennent à cœur les Africains et leurs descendants. L’artiste, décédé le 6 octobre 1997, à Douala, continue, à travers cette chanson culte, de promouvoir l’art culinaire qui fait l’un des principaux charmes des Africains. Les trémolos dans la voix, ce virtuose, dans cette chanson comparable à une bouteille jetée à la mer, interrogeait : «Si tu arraches le taro et la sauce jaune à l’homme de l’ouest du Cameroun, le Nyembwe à un Makaya gabonais, le Mpondou à un Congolais, que leur donnerais-tu à la place» ? À travers ce seul questionnement, Eboa Lotin met en lumière la place de choix qu’occupe l’art culinaire dans les traditions afro-caribéennes. Dans cette chanson plus que jamais d’actualité, l’artiste-musicien donne les preuves que les Africains, même simplement sur la base de ce dont ils se nourrissent, peuvent ne pas savoir où ils partent, mais ne sauraient perdre de vue d’où ils viennent. Son talent et son génie inégalables ont fait dire à tous les mélomanes et les spécialistes culturelles les plus futés que ce monstre de la musique africaine était un homme venu d’ailleurs. À travers ses seules chansons et les thèmes qu’il y développe, Eboa Lotin montre son attachement viscéral et fusionnel à la culture africaine qui s’exprime aussi dans les plats.

LES RICHESSES DE L’ART CULINAIRE AFRO-CARIBÉEN

   Si vous êtes invité à déjeuner chez un Ivoirien, Il y a fort à parier que votre hôte vous propose un menu qui varie entre le garba, le poisson sauce claire, l’alloco, l’akpessi d’igname, l’attiéké, le kedjenou de poulet, le placali, le poulet braisé ou le sokossoko de bœuf. Ce qui est vrai pour les Ivoiriens l’est aussi pour les Sénégalais qui ne sauraient donner une fête sans prévoir les repas qui sont une marque indélébile de leur identité culturelle. Qui dit repas sénégalais, dit forcément le thiéboudienne qui est un plat national incontournable, le yassa de poulet, le bassi salté, le mafé, le lakhou bissap, le firire, la caldou ou le domoda. Tous ces repas sont accompagnés de riz, de mil ou du fonio. Au Cameroun, quelle que soit votre région d’origine, il est difficile de résister au ndolè, un repas typique du peuple sawa. Le même peuple sawa qui est attaché à son ndolè se délecte du taro à la jaune jeune qui est une spécificité de l’ouest. D’autres repas font le charme culinaire de ce pays. Pêle-mêle, il y a le koki, le eru, le Mbongo Tchobi, le corn tchap, le nkôno ngond, le kondré, le poulet DG ou le fameux braisé adopté par toute l’Afrique. Le touriste qui débarque pour la première fois au Nigeria, et qui veut prendre les couleurs locales au plan gastronomique, doit s’attendre à se familiariser avec le riz wolof, le moimoi (gâteau de haricot), les suyas (grillades de viande) ou le kilishi (viande de bœuf séchée). Au Niger comme dans une bonne partie de l’Afrique de l’ouest, le kilishi (lamelles de viande séchée), le Dounguouri soko (repas fait à base de haricot blanc et de gros morceaux de viande) et cette spécialité des Touaregs, le mouton targui (ragoût cuit à l’étouffée). Les Gabonais se passionnent pour les feuilles de manioc à la pâte d’arachide, le bouillon de carpe, le poisson braisé au riz, le poisson salé ou le plat d’aubergines.


  Les Caraïbéens ont aussi leurs repas dont ils sont fiers et qui font partie prenante de leur trésor culturel. Dans ce registre, on peut citer le colombo de poulet des Antilles, le poulet boucané, le planteur des îles, le flan à la noix de coco, les dombrés de crevettes, l’agoulou ou le cake à la patate douce.

  Parler de l’Afrique et des Caraïbes sans évoquer leurs spécificités culinaires serait un incroyable impair. Le premier salon virtuel des Produits et Services inspirés de l’Afrique et l’Outre-mer donnera l’occasion aux exposants de faire venir l’eau à la bouche des milliers de participants attendus à ce rendez-vous majeur. Au final, l’Afrique et les Caraïbes auront donné la possibilité au monde entier de s’inscrire sur la liste de ceux qui ne résisteront plus jamais à leurs repas plantureux, mieux, de derrière les fagots.

Cyrille Kemmegne

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