AFRIQUE-CARAÏBES HOMMAGE APPUYÉ AUX FEMMES ENTREPRENEURES

   L’Afrique et les Caraïbes célèbrent leurs entrepreneures les plus performants les 26 et 27 novembre prochains. Ce sera à la faveur du premier salon virtuel des Produits et Services inspirés de l’Afrique et l’Outre-mer (PSAO). Nul doute que parmi les exposants de haut vol qui seront retenus pour être les miroirs des femmes entrepreneures des afro-descendants. Ainsi, elles auront leur mot à dire au cours de ce rendez-vous historique des Africains et Caribéens qui gagnent. En Afrique et dans les Caraïbes, le développement ne saurait désormais se faire sans les femmes qui s’imposent de plus en plus comme des moteurs d’émergence. Parler du développement dans ces deux régions du monde sans prendre en compte le poids de la femme sur l’échiquier socio-économique serait un crime de lèse-majesté. Dans chaque pays d’Afrique et des Caraïbes, il existe des femmes qui s’imposent par leurs actions quotidiennes. Elles apportent la preuve que ce que femme veut, Dieu le veut.

Il fut un temps relativement lointain où en Afrique et dans les Caraïbes, il était généralement admis que la bonne femme est celle qui n’a point de tête. Il en découlait l’idée fort répandue selon laquelle la femme digne de ce nom est celle qui n’a aucune autre volonté que celle d’être utile à son mari. Le temps qui passe donne bien à voir et à comprendre que les femmes afro-caribéennes ne sont pas seulement un paradis pour les yeux des hommes, ni l’enfer de l’âme, encore moins le purgatoire de la bourse de la gent masculine. Elle est donc révolue l’époque où l’on pouvait croire que la belle femme est agréable à voir parce qu’elle procure du plaisir, ou parce qu’elle prend l’âme de l’homme en otage et est une source de dépenses excessives. À travers leurs multiples succès, les femmes d’Afrique et des Caraïbes prouvent qu’elles ont tout ce qu’il faut pour étaler leurs charmes en faisant pâlir d’envie le monde entier sur la seule base de leurs compétences et performances personnelles.

   On les rencontre dans tous les pays d’Afrique et des Caraïbes ces femmes entrepreneures qui s’imposent par leur intelligence, leur bravoure et leur souci de contribuer au développement. Elles sont performantes dans tous les domaines de la vie locale, nationale jusqu’à l’international. Elles se recrutent tantôt dans le monde des nouvelles technologies, tantôt dans le domaine de l’agriculture ou encore dans la sphère de la finance. Où qu’elles se trouvent, ces femmes font mentir les préjugés qui ont toujours été défavorables à la gent féminine afro-caribéenne.
  Parmi les figures les plus emblématiques de l’entrepreneuriat afro-caribéen féminin, il y a des noms qui reviennent de façon machinale et inéluctable. Pêle-mêle, l’on peut citer quelques symboles féminins dans différents pays. En prenant à tout hasard un pays comme le Bénin, il est impossible de citer les femmes entrepreneures sans évoquer la jeune Ayodélé Ognin. À seulement une trentaine d’années, cette professionnelle de la finance, spécialisée dans les marchés émergents en Afrique, a su se frayer un chemin dans son secteur de prédilection. Titulaire d’un MBA de l’ESG de Paris et d’une licence en langue anglaise, Ayodélé Ognin est la fondatrice de Wurami consulting, un cabinet spécialisé dans l’accompagnement des particuliers et des PME au Bénin et en Afrique, avec un focus sur les entreprises dirigées par les femmes. Au fil du temps, elle s’est investie dans l’éradication de la pauvreté, la scolarisation des enfants et l’autonomisation des femmes. L’Afrique entière salue son initiative baptisée la Women Empowerment Masterclass). Ce regroupement compte aujourd’hui 15000 bénéficiaires grâce à son programme d’éducation financière en langues locales. D’ici à 2022, elle entend franchir le cap de 100000 femmes. En Côte d’Ivoire, il existe aussi des femmes qui sortent du lot et brillent par leurs actions en faveur du développement. C’est le cas de Annie Bosson. La quarantaine assumée, son désir d’être autonome, de créer de la valeur et le bien-être de sa famille booste ses motivations. En cinq années, Annie Bosson a réussi à lancer trois grands projets qui marchent comme sur des roulettes. Après avoir travaillé pendant cinq ans en entreprise, en qualité de comptable avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, cette ingénieure financière a choisi de s’installer à son propre compte. Dans un premier temps, elle ouvre un prêt à porter et une maroquinerie féminine. Ensuite, elle s’investit dans les transports en achetant des minicars destinés au ramassage des élèves des établissements privés de son quartier. Aujourd’hui, elle est au sommet de ASM Services, une société spécialisée dans les activités de distribution et de conciergerie des entreprises. Toujours en Côte d’Ivoire, Kante Coulibaly, gérante de Distriprest, créée en 2008, société spécialisée dans la transformation des produits alimentaires et cosmétiques 100 % naturels, fait partie des plus grandes femmes entrepreneures. Il en est de même de Diaby Bintou qui est de formation en finance et comptabilité. Elle a créé Ghazaly Sons and Co, une entreprise familiale agricole. Autre femme de tête. Au Gabon, Arcadie Menguengui Ndomba, juriste à la base formée à l’Ecole Nationale d’Administration(ENA) du Gabon, et Leyinda Yekegni Bouanga occupent les premiers cercles des femmes entrepreneures. En Afrique du Sud, Lerato Motsamai, industrielle et pétrochimiste est en première ligne des femmes entrepreneures. Difficile de citer les femmes entrepreneures de la Guinée sans penser à une certaine Binbtou Kaba. Communicatrice, elle a mis sur pied une entreprise de communication institutionnelle et événementielle qui va éditer le magazine «Dolon». Mercy Wanjiru du Kenya, qui excelle dans le tourisme, Blandine Umuziranenge du Rwanda, directrice générale de Kosmotive, une entreprise dont les activités sont axées sur l’amélioration de la santé reproductive maternelle et infantile au Rwanda, Seynabou Sylla du Sénégal et Rebecca Enonchong du Cameroun, qu’on ne saurait plus présenter, peuvent compléter la liste loin d’être exhaustive de ces femmes entrepreneures qui font briller l’Afrique et les Caraïbes.
Dans les Caraïbes, les femmes jouent aujourd’hui le même rôle dans la chaîne de développement. D’une manière ou d’une autre, elles influencent les décisions à travers leurs initiatives salutaires. Il est clairement établi que les femmes caribéennes apportent une contribution efficace et efficiente au développement, en particulier dans les communautés rurales. Elles sont aussi en première ligne du combat pour les droits de l’homme, en général et de l’homme noir en particulier. Qui ne souvient de la Loi Taubira, du nom de l’ancienne députée de Guyanne et ministre de François Hollande, qui le 21 mai 2001, fait reconnaître la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Certaines des femmes sont récompensées par les trophées Femmes-créoles, depuis 2017, d’autres s’illustrent dans différents arts, depuis la gastronomie jusqu’au sport.
  À défaut de recevoir sur la scène du premier salon virtuel des Produits et Services inspirés de l’Afrique et l’Outre-mer (PSAO) quelques-unes de ces femmes entrepreneures déjà reconnues, les organisateurs de cet événement donneront plus de visibilité à d’autres femmes entrepreneures qui saisiront cette opportunité pour se mettre en vedette. C’est aussi à cela que servira cette rencontre au sommet entre entrepreneurs, femmes et hommes confondus. L’Afrique et les Caraïbes ont du talent à revendre et ne manqueront pas de le faire savoir à la faveur de ce salon.

Cyrille Kemmegne

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