L’Afrique et les Caraïbes se battent bec et ongle pour refaire leur retard en matière d’innovation technologique et scientifique. Dans divers pays de ces deux parties du monde, les pouvoirs publics essaient, du mieux qu’ils le peuvent, de booster le développement technologique à travers la construction , ça et là, de plusieurs institutions académiques qui soient une véritable aubaine pour des millions de jeunes Africains et Caribéens.
Comparés aux pays occidentaux, les pays africains et caribéens ont pris un énorme retard aux plans de l’innovation technologique et scientifique. Mais depuis une dizaine d’années, la prise de conscience est réelle et la plupart des nations africaines et caribéennes se battent pour refaire leur retard. Dans cette optique, trois pays particuliers occupent le haut du pavé des Etats africains qui font feu de tout bois pour se rapprocher des pays occidentaux, à défaut de pouvoir, du fait de certaines raisons spécifiques, les égaler. Dans ce registre, le Maroc, la Tanzanie et le Rwanda peuvent être cités en exemple. Avec 71,6 %, le royaume chérifien caracole en tête des pays africains qui ont à cœur d’améliorer leurs performances en termes d’innovation et de développement technologique ou scientifique. Dans ce classement des poids lourds africains, le Maroc est suivi de la Tanzanie (68,8%) et du Rwanda (68,2%). L’Île Maurice, le Cap Vert, la Tunisie, la Gambie, le Mali, le Malawi, le Burkina Faso, le Niger, le Liberia et l’Éthiopie, sont, dans l’ordre de mérite, les pays africains qui ont pris conscience de leur retard et font preuve d’une grande capacité d’innovation. L’essentiel étant d’accélérer le processus de modernisation de leur innovation technologique et scientifique.
La situation n’est pas davantage meilleure dans les Caraïbes, en dépit de la volonté politique de certains Etats et institutions. Les dirigeants des pays de l’Union européenne, de l’Amérique latine et des Caraïbes ont convenu, il y a une quinzaine d’années, à Guadalajara, au Mexique, de lancer un partenariat scientifique et technologique en vue d’encourager une collaboration au titre des programmes-cadres de recherche de l’UE. Cet engagement a été pris lors du sommet UE-Amérique latine et Caraïbes qui a eu lieu au Mexique les 28 et 29 mai 2004.
LES JEUNES EN PREMIÈRE LIGNE
Qui dit innovation scientifique et technologique dit forcément priorité à la jeunesse. C’est fort de cette lapalissade que dans nombre de pays africains et caribéens, les décideurs ont accordé la priorité à la construction des cercles de formation des jeunes et, notamment, des universités. Dans la foulée, plusieurs universités ont vu le jour dans divers pays. Cas pratiques des chiffres qui parlent plus que les mots et permettent de soigner les maux technologiques. Au Kenya par exemple en 2014, l’on comptait 67 universités parmi les meilleures en Afrique. En Éthiopie, le nombre d’universités publiques est passé de 7 en 2007 à 34 en 2012. Au Rwanda, l’État a fusionné toutes les universités dans le but de concentrer les ressources et améliorer la collaboration entre les chercheurs. Plusieurs autres pays se sont inscrits dans la même logique. L’objectif avoué est de permettre à des millions de jeunes de maîtriser l’innovation scientifique et le développement technologique.
D’une manière ou d’une autre, tous les pays africains disposent du «minimum syndical» pour développer leurs capacités de recherche et de l’innovation. C’est dire si l’Afrique veut absolument donner de vraies chances à ces jeunes dans ce domaine en faisant de l’innovation un moteur de développement. Certes, le retard de l’Afrique est encore très palpable, mais au moins déjà, la prise de conscience collective est une preuve que, de ce point de vue, le meilleur est à venir. Le plus important pour les jeunes Africains et Caribéens n’est-il pas d’oser sans cesse ?
Cyrille Kemmegne